C'est plus que de la SF

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Chien 51 par Laurent Gaudé

Saison

3

Épisode

#131

Durée

56 min

Le podcast

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Le monde se divise en deux catégories 

Quand un auteur de littérature généraliste publie un roman de science-fiction comme Laurent Gaudé, le monde se divise en deux catégories. Il y a les optimistes, ceux qui sont heureux de voir que leur genre préféré intéresse de grands noms littéraires, qui pourront clamer leur amour pour la science-fiction dans les médias. Ils pourront la promouvoir et proposer une vision du futur singulière. Les utopistes se diront même qu’ils seront de nouveaux défenseurs d’un genre longtemps méprisé par les “hautes sphères intellectuelles”.

Et puis il y a les grincheux. Ils viennent du fandom. Ils ont de la culture, de l’expérience, ils savent que les écrivains de littérature généralistes ont rarement publié de grandes œuvres de SF. Ils dénoncent, et souvent à raison, la faiblesse des imaginaires proposés. Dans ce groupe de mécontents, on retrouve des auteurs qui hurlent à l’injustice. Alors que l’indifférence médiatique plane depuis des années sur le genre, le nouvel entrant récupère la lumière. Pire que tout, il vend, ce qui est malheureusement devenu rare dans un marché souffrant de la surproduction.

Évidemment, on a peur du pire. Imaginons que de plus en plus d’auteurs de littérature généraliste se mettent à écrire de la science-fiction. Comment survivre face à ses envahisseurs ? Heureusement, c'est avec une grande envie et surtout une modestie que Laurent Gaudé s'essaye au genre avec un talent certain.

Le roman

Chien 51 de Laurent Gaudé

C’est dans une salle sombre, au troisième étage d’une boîte de nuit fréquentée du quartier RedQ, que Zem Sparak passe la plupart de ses nuits. Là, grâce aux visions que lui procure la technologie Okios, aussi addictive que l’opium, il peut enfin retrouver l’Athènes de sa jeunesse, alors que son pays n’existe plus depuis longtemps…

Désormais expatrié, Zem n’est plus qu’un vulgaire “chien”, un policier déclassé fouillant la zone 3 de Magnapole sous les pluies acides et la chaleur écrasante. Un matin, dans ce quartier abandonné à sa misère, un corps retrouvé ouvert le long du sternum va rompre le renoncement dans lequel Zem s’était retranché. Placé sous la tutelle d’une ambitieuse inspectrice de la zone 2, il se lance dans une longue investi­gation.

Quelque part, il le sait, une vérité subsiste. Mais partout, chez GoldTex, puissant consortium qui assujettit les pays en faillite, règnent le cynisme et la violence. Pourtant, bien avant que tout ne meure, Zem a connu en Grèce l’urgence de la révolte et l’espérance d’un avenir sans compromis. Il a aimé. Et trahi.

L’invité

© Jean-Luc Bertini

Laurent Gaudé

Né en 1972, Laurent Gaudé a fait des études de lettres modernes, ainsi que de théâtre à Paris. En 1997, il publie sa première pièce, Onysos le furieux, à Théâtre Ouvert. Ce premier texte est monté en 2000 au Théâtre National de Strasbour,g dans une mise en scène de Yannis Kokkos.

Suivent des années consacrées à l’écriture théâtrale, avec notamment Pluie de cendres, jouée au Studio de la Comédie Française, Combat de Possédés, pièce traduite et jouée en Allemagne, Médée Kali, jouée au Théâtre du Rond-Point, Les Sacrifiées, créée au Théâtre des Amandiers à Nanterre, Caillasses, créée au Théâtre du peuple à Bussang, ou Danse, Morob, créée à Dublin.

Le premier roman de Laurent Gaudé, Cris, est publié en 2001. Avec La Mort du roi Tsongor, il obtient, en 2002, le prix Goncourt des Lycéens et le prix des Libraires. En 2004, il est lauréat du prix Goncourt pour Le Soleil des Scorta, un roman traduit dans 34 pays.

Depuis 2008, il travaille régulièrement avec des compositeurs contemporains pour lesquels il écrit des textes ou des livrets d’opéra : Roland Auzet (Mille Orphelins), Thierry Pécou (Les Sacrifiées), Kris Defoort (Daral Shaga), Thierry Escaich (Cris) et Michel Petrossian (Le Chant d’Archak). Il collabore aussi avec des photographes tels que Oan Kim (Je suis le chien Pitié) et Gaël Turine (En bas la ville).

Laurent Gaudé est l’auteur de deux recueils de nouvelles, Dans la nuit Mozambique et Les Oliviers du Négus . Depuis 2013, il a effectué des voyages (Port-au-Prince, le Kurdistan irakien, la jungle de Calais ou Dacca) qui ont donné lieu à des reportages. De ces expériences, il tire un recueil de poèmes, De sang et de lumière, publié en 2017.

Son dixième roman, Salina, les trois exils, paraît en 2018. L’année suivante, il publie le long poème Nous l’Europe, banquet des peuples, qui est adapté à la scène par Roland Auzet et créé au festival d’Avignon 2019.

Les ouvrages de l’invité

Grand menteur, trois monologues
Actes Sud
11 €

Nous, l'Europe
Actes Sud
7.40 €

Eldorado
Actes Sud
5.70 €

La dernière nuit du monde
Actes Sud
12 €

Paris, mille vies
Actes Sud
12.80 €

De sang et de lumière
Actes Sud
7 €

Écoutez nos défaites
Actes Sud
8.30 €

Salina, les trois exils
Actes Sud
7.40 €

En bonus