Avatar, un film mal aimé des amateurs de SF ? par David Fakrikian

Saison

3

Épisode

#135

Durée

1 h 12 min

 

Le podcast

Un film mal aimé ?

Succès colossal en 2009 (presque 3 milliards de dollars de recettes), Avatar devrait faire son grand retour avec quatre films pendant toute la décennie 2020.

Malgré une qualité technique et visuelle indéniable, le long métrage réalisé par James Cameron est rarement cité dans les plus grands films de science-fiction de sa génération. Son scénario a souvent été jugé simpliste et pas assez méta pour réjouir les spécialistes du genre.

Le spectateur a pourtant pu voir un blockbuster qui a révolutionné la 3D et qui a été à l’origine de travaux dans toutes les salles de cinéma de France pour accueillir ce procédé immersif. Pourquoi ce désamour ? On s'interroge sur la question avec notre invité, David Fakrikian.

Dans son ouvrage James Cameron, l'Odyssée d'un cinéaste, celui-ci a écrit : "Dire qu’Avatar est un choc, une expérience ultime cinématographique, est un euphémisme. C’est, enfin, après 12 années désertiques, le blockbuster américain qui remet les pendules à l’heure. Un film qui touche à l’essence même du cinema, pour la réinventer. Un film d’une incroyable densité, visuelle et thématique.

Il faut évoquer ici la bicéphalité d’Avatar, un pied dans le futur et un dans le passé, sa perfection visuelle, sublimée par la 3D et son grand classicisme à la fois. Le film résume 100 ans de cinéma américain et international, fusionnant le western classique, la science-fiction, la japanimation ; Ford, Hawks, Delmer, Daves, Miyazaki, Oshii et Terrence Malick, dans une enveloppe visuelle totalement neuve.

Cameron réinvente son cinéma et le cinéma en général dans une œuvre profondément stupéfiante, qui fait ressembler ces réalisations passées à ce qu’elles sont : des films d’un autre siècle. Pour la première fois, on croit à des êtres en pixels comme s’ils étaient réels et vivants, au point qu’on commence même à douter qu’il s’agisse d’images générées par ordinateur.

Dans Avatar, tout semble réel. Plus qu’un film, Avatar est une date, un nouvel événement historique, comme l’a pu l’être, par la force des choses, Titanic. Un événement qui nous permet de retrouver le sentiment que devaient avoir nos arrière-grands-parents, en découvrant le premier film avec du son à l’ère du muet, ou le premier film en scope, ou en couleurs.

Au-delà de la réussite visuelle, Avatar est aussi un film humaniste, avec un propos politique plus que jamais d’actualité, qui va générer la controverse, particulièrement aux Etats-Unis, où se mettent aussitôt à fuser des accusations d’anti-américanisme".

 

Le film

Avatar de James Cameron

Sur le monde extraterrestre luxuriant de Pandora vivent les Na'vi, des êtres qui semblent primitifs, mais qui sont très évolués. Jake Sully, un ancien Marine paralysé, redevient mobile grâce à un Avatar de ces créatures et tombe amoureux d'une femme Na'vi.

 

La bande-annonce

 
 

En bonus

 

L’invité

© Hélène Ruderman

David Fakrikian

David Fakrikian est un spécialiste mondialement reconnu de James Cameron. Ancien journaliste cinéma à Première, Première Classics, Mad Movies et SFX, il est également créateur et ancien rédacteur en chef de DVDvision, le premier magazine au monde à offrir un DVD dans chaque numéro.

Expert en restauration de films, David Fakrikian a supervisé les transferts en haute définition de True Romance de Tony Scott, ou de Crying Freeman de Christophe Gans, mais aussi la sortie initiale en DVD de la série Chapeau Melon et Bottes de Cuir.

Désormais réalisateur, David Fakrikian vient de terminer son premier court-métrage avec Alexandre Brasseur, Rêve de fer, et prépare son premier film.

 

Les ouvrages de l’invité